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UN TRAMWAY NOMME DESIR

  • Une pièce de Tennessee Williams
  • Mise en scène Manuel Olinger
  • Avec Francis Lalanne, Julie Delaurenti, Tiffany Hofstetter, Franck Jouglas, Jean-Pierre Olinger et avec la participation en vidéo d’Isabelle Andreani, Benoit Marechal et Alexandre Laval.
  • Production : DIV’ART, THE BIG FUNK COMPANY avec la participation de Gilles BONAMY
  • Genre : Théâtre
  • Durée : 2h10
  • A partir de 12 ans
  • Date : Du 07 au 30 juillet 2016
  • Début : 16h00 - fin 18h10
  • Date de relâches : les 22 et 23 juillet 2016
  • Nom du théâtre : Collège de la Salle
  • Adresse du théâtre : 3, place Louis Pasteur - Avignon

A bout de force, en chute libre, Blanche Dubois saute dans le tramway nommé « Désir », pour fuir les fantômes de son passé. Elle atterrit chez sa sœur, Stella, pour se réfugier dans les souvenirs de son paradis perdu… Belle Rêve. Mais Stella est mariée à un ouvrier d’origine polonaise, Stanley Kowalski interprété par Francis Lalanne, qui ne supportera pas de voir son quotidien déstabilisé. Chacun doit trouver sa place, faire avec l'autre, pour retrouver un équilibre où l'amour, qu'il soit fraternel ou autre, s'épanouisse à nouveau. Cette pièce met en exergue toutes les difficultés des protagonistes à faire «cohabiter» leurs désirs.
Tennessee Williams, obsédé par la crainte de devenir fou, décortique à travers son œuvre, l'humain et ses pathologies. Nous assistons ici à la dernière chance de Blanche de ne pas sombrer dans la folie.

L’atmosphère moite et chaude de la Nouvelle-Orléans, sa musique fiévreuse et sensuelle, jouée sur scène par tous les personnages, entrainent le spectateur dans l’univers brûlant d’un des plus grands auteurs américains du XXème siècle.

REPRESENTEE POUR LA 1ERE FOIS AU FESTIVAL OFF D’AVIGNON,
LA PLUS CELEBRE PIECE DE TENNESSEE WILLIAMS
AVEC FRANCIS LALANNE, PLUSIEURS FOIS NOMME AUX MOLIERES.
UNE CREATION AVIGNON 2016.
NOTE D’INTENTION
Pourquoi avoir choisi de monter cette pièce?
L’adaptation cinématographique ne correspondait pas à la vision que j’avais de l’œuvre, trop axée sur la relation de Blanche et Stanley. Stella est l’enjeu de cette guerre de territoire entre Stanley et Blanche. Le rapport de ces deux personnages est conditionné par Stella et non par une attirance charnelle ou le désir de séduire.
Comment abordez-vous la bascule vers la folie ?
La pièce montre à quel point quelqu’un de fragile psychologiquement peut être encore sauvé. C’est la dernière chance de Blanche et sa rencontre avec Mitch pourrait lui donné « un nouvel élan ». Ils sont comme deux infirmes qui vont se sauver l’un l’autre. Comme Stanley et Stella se sont sauvés lors de leur rencontre, « J’étais sale et tu m’as lavé » dit Stanley. L’amour est au centre de cette pièce. Il permet de se construire. Sans lui, la réalité n’a plus d’intérêt, c’est pour l’autre et à travers l’autre que l’on existe. Afin de garder leur identité, Stanley et Blanche ont besoin de l’amour de Stella et de Mitch. Stanley et Mitch ont fait la guerre ensemble, ils sont comme des frères. Les personnages se battent tous pour leur propre survie, Stanley pour conserver son statut social, Blanche pour rester ancrée dans la réalité, Stella pour conserver la famille qu’elle a construit et Mitch pour ne pas finir seul.
Comment retranscrivez-vous l’univers de la Nouvelle-Orléans ?
Par l’univers musical, car dans la conscience collective, la Nouvelle-Orléans symbolise l’avènement du blues et du jazz. On a la chance d’avoir des acteurs musiciens, comme Francis Lalanne, donc nous utiliserons principalement de la musique en direct, avec des standards de jazz. Il fallait aussi faire exister l’ambiance moite et chaude de la Nouvelle-Orléans, et nous le faisons à travers les couleurs du fond de scène, le damier noir et blanc incontournable aux Etats-Unis et particulièrement en Louisiane, les persiennes, les ventilateurs…
Pourquoi avoir choisi Francis Lalanne pour le rôle de Stanley ?
Tout d’abord parce que c’est un grand acteur, un des meilleurs avec lesquels j’ai joué. Cela faisait longtemps que l’on avait envie de faire un spectacle ensemble. Ensuite il avait toutes les aptitudes requises pour ce rôle c’est-à-dire le charisme et cette violence latente qui peut éclater à tout moment. Et puis, tout comme Stanley, c’est un écorché. Il sait créer le danger apportant une tension indispensable à l’œuvre.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans l’univers de Tennessee Williams ?
Après avoir abordé Molière, Hugo et Claudel, qui sont des auteurs à texte, j’avais envie de m’attaquer à une œuvre américaine qui met en valeur le contexte et qui appelle le jeu, ce qui demande une direction d’acteur pointue. C’est un théâtre contextuel et non textuel qui laisse une part importante à l’acteur d’incarner leur personnage. Ensuite l’œuvre de Tennessee Williams est toujours à la limite de la déraison et de la folie. C’est un auteur qui aborde la fragilité de la santé mentale de l’homme. Comment dissocier l’homme de l’animal ? Par la conscience sans doute, mais la conscience est fragile.
I - LES GRANDS THEMES
LE DESIR « D’EXISTER » Le «désir» est commun à tous les personnages mais il est dirigé vers des « objets » différents. C'est la diversité de ces derniers qui crée les obstacles et les conflits. Le désir n'est pas ici charnel mais d'ordre existentiel.
Le désir de Blanche est de retrouver son amour propre. Renouer une relation avec sa sœur Stella est le moyen de se replonger dans le passé, un temps où elle était immaculée, «blanche». Elle est mue par le désir de retourner à «Belle rêve», symbole du ventre maternel. Stella éprouve le désir inébranlable de construire une famille, même si son homme est violent et alcoolique. Elle s'accroche à ce rêve malgré les réticences récurrentes de sa sœur, car il justifie sa fuite loin de «belle rêve» et de sa famille. Stanley a le désir de contrôler sa vie, c’est-à-dire de garder sa femme sous son emprise. Lui, l'immigré, a acquis un semblant de statut social en épousant une propriétaire terrienne. Sans elle, il n'est plus rien, et à l'idée de la perdre, il sanglote comme un enfant. Mitch a le désir de satisfaire les attentes de sa mère. Il doit épouser la femme modèle, pure et immaculée, pour coller à l'image idéalisée qu’il a de sa mère. Lorsqu'il apprend le passé scandaleux de Blanche, il la rejette avec dégoût.
Le désir exprimé à travers cette pièce n'est pas tant d’ordre charnel mais psychique. Nous sommes ici dans une quête profonde d’identité.
LE SEXE ET LA CHAIR A part Mitch qui semble asexué, les trois autres personnages développent une sexualité à des fins différentes. L'attirance charnelle n'est pas ici dominante. En effet le sexe est pour eux un «outil», un « moyen » d’obtenir quelque chose. A travers lui, Stella enfantera et construira sa famille. Stanley l’utilisera pour asseoir sa domination. Enfin, à travers l'acte charnel, Blanche, démunie face aux épreuves de la vie et au rejet de Stanley, recherchera la sensation d’exister.
LA FOLIE Tennessee Williams, obsédé par la crainte de devenir fou, décortique à travers son œuvre l'humain et ses pathologies. Ici, Blanche, déjà fragile et perturbée au début de la pièce, verra son état s'aggraver. Elle finira par basculer totalement dans la folie après l'acte charnel, que l'on considérera plus comme un viol.
La folie est la seule échappatoire.



LA « LECTURE » Les protagonistes tentent tout au long de la pièce de décrypter, de «lire» l'autre.
Ils ne sont pas dans une introspection mais sont constamment en observation de l'autre pour déceler son désir et anticiper les dommages qu'il pourrait causer. Cette analyse permanente participe à la tension ressentie tout au long de la pièce, plaçant le spectateur au cœur d’un thriller psychologique.
II- L’ADAPTATION Le texte intégral sera conservé, mais seuls les 5 personnages principaux seront interprétés et ce pour plusieurs raisons : La première est de concentrer l'intrigue sur les protagonistes principaux, comme si tout ce qui est extérieur à la bulle familiale était un détail. La famille oppresse, enferme, le huis clos en est renforcé. La seconde est de « dématérialiser » les personnages secondaires et leur environnement pour les faire exister à travers le prisme unique de Blanche. Ils ne seront incarnés que par des voix off enregistrées et des images projetées, perçues ou fantasmées par Blanche. Cette dernière donnera ainsi l'impression d'être ancrée, d'une part, dans un présent et une réalité connectés à Stella, Stanley et Mitch, et d'autre part, à un monde extérieur personnel, une autre temporalité. Blanche vacille entre raison et folie. III - L’UNIVERS / LA NOUVELLE-ORLEANS A travers les choix de mise en scène suivants, nous essaierons principalement de retranscrire l'atmosphère, réelle ou fantasmée, de la ville de la Nouvelle-Orléans
LA MUSIQUE
Enregistrée : diffusée par les enceintes, elle accompagnera ponctuellement les scènes pour renforcer les moments dramatiques et la tension.
Acoustique : la musique est omniprésente dans les rues de la Nouvelle-Orléans.. Les personnages de Steeve (saxophoniste) et de Mitch joueront donc quelques standards New-Orleans (Saint James Infirmary, Summertime, Royal Garden, Blue moon). Ce qui donnera l'occasion au personnage de Blanche de chanter avec Mitch. Le passage du tramway sera symbolisé par une note au saxophone.

L’HABILLAGE SONORE Voix des personnages secondaires: elles seront diffusées via le poste de radio que Blanche a apporté avec elle, et qui deviendra objet de discorde. Cet appareil diffusera les sons et les voix perçues par Blanche dont le discernement est altéré.

MAQUILLAGES
Nous utiliserons des sprays sur les visages, pour renforcer le réalisme du lieu de l'action, les gens transpirent, c'est un environnement chaud et humide propice à la déraison.
SCENOGRAPHIE Le décor sera conçu à partir d'éléments que nous estimons les plus représentatifs de la Nouvelle-Orléans à savoir : balcon en fer forgé, mur en lames de bois, ventilateur au plafond, réverbères… Le cyclo en fond de scène, représentant la rue et l’immeuble de Stanley et Stella, aura une place prépondérante dans la scénographie et évoluera grâce aux lumières à travers la pièce, offrant de nombreuses atmosphères différentes...

LUMIERE
Les lumières seront fortement contrastés. On jouera avec des zones de pénombre et des découpes bien délimitées signifiant la rue ou isolant des personnages. On rappellera également la lumière qui passe au travers des persiennes. La lumière viendra également de nombreux éléments du décor tels que le réverbères, le plafonnier/ ventilateur et les petites appliques de part et d’autres des éléments salle de bain/cuisine. Une applique d’extérieur sera également suspendue sur le mur de bois. Les cyclyodes disposées derrière le cyclo permettront un jeu de couleurs sur tous les tons.
LES COSTUMES
Les costumes ne s'attacheront pas à une époque précise, l'une des caractéristiques de la Nouvelle-Orléans étant d'être encore très influencée par les modes passées. Ils seront toutefois influencés par la mode américaine des années 40, 50 et 60. Les costumes dessineront avant tout le caractère des protagonistes, leur statut social ainsi que leur évolution à travers la pièce.
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BLANCHE ancrée dans un passé de propriétaire terrienne, arrivera dans une tenue très travaillée, presque haute couture, dans des couleurs pastels légèrement délavée, mais très sophistiquée. Elle reste vêtue de façon très sophistiquée sur le 1er acte.
Puis dans sa volonté de s’intégrer dans son nouvel environnement, elle essaiera de se fondre en s’habillant d’un jean moulant et d’une chemise.
Sa robe pour sa soirée avec Mitch renforcera cette perte d’assurance, puisqu’elle sera semblable aux tenues qu’elle portait quand elle se prostituait, elle pense l’obtenir par son désir pour elle et choisi une robe très sexy, limite vulgaire.
Enfin pour la scène finale, elle sera simplement vêtue d’une nuisette, portant uniquement son chapeau et sa fourrure pour suivre les infirmiers.
Les couleurs de ses tenues iront du pastel, délavé de rose à des tons de plus en plus rouge.

STELLA
… commencera par
porter une robe moderne et affriolante, bien que de simple confection, à laquelle elle apportera des modifications pour la rendre plus sophistiquée par la suite. Puis elle portera une des robes de Blanche qu’elle aura raccommodée à sa taille pour enfin finir par se transformer en femme au foyer modèle sur la fin de la pièce affichant un ventre de fin de grossesse. Sa couleur sera dans les dégradés de jaune au début pour aller vers le vert à la fin de la pièce.

STANLEY arrivera en tenue de travail, sale et dégoulinant. Il portera essentiellement un jean et un t-shirt, usés. Il aura également une tenue du dimanche composée d’un pantalon, d’une veste et d’une chemise dépareillés. Ses tenues auront de couleurs entre beige et marrons clairs et tendront progressivement vers des verts kaki sombres.

MITCH apparaitra dans des tenues similaires à celle de Stanley pour indiquer qu’il travaille ensemble et que Stanley est un modèle pour lui. Puis après sa première rencontre avec Blanche, il essaiera de montrer une apparence plus soignée jusqu’à avoir la tenue parfaite du fils à marier. Ses tenues iront des dégradés pastels beige vers le bleu.



STEEVE
… est un saxophoniste de la nouvelle-Orleans.

Il portera un pantalon sombre, une casquette, une chemise avec ou sans gilet, des bretelles et une cravate ou un foulard évoluant au fil des scènes.
IV L’APPLICATION DE LA VIDEO

Tout d'abord, que ce soient les sous-titres ou les montages vidéo, les projections se feront sur les tentures du décor. Elles auront la vocation d'immerger totalement le spectateur dans la situation, les forçant, tout comme les personnages, à décrypter, malgré l'émotion ressentie, les motivations de chacun.

Pour cela la vidéo aura trois buts :

- Développer l'inquiétude du spectateur autour du passé de Blanche. Des images floues voir subliminales de la mort de son ancien amour entraîneront le spectateur dans une atmosphère de thriller, ne sachant pas déterminer l’identité de ce personnage.

- Aider le public à s'identifier aux personnages des deux sœurs en projetant des souvenirs familiaux heureux.

- Perturber le discernement que l'on peut avoir de la réalité des faits ou des actes de Blanche, en proposant des images fantasmées susceptibles d'être le produit de son esprit.
Un travail tout particulier sera réalisé pour la scène de « viol » ou « d'amour », laissant à chacun son interprétation.

L'esthétique des images sera inspirée de l'univers de David Lynch et Murnau.
GALERIE
Contact pro :
Julie LEOGE 06 23 76 68 97
thebigfunkcompany@gmail.com
Manuel Olinger 06 64 34 26 53
manuel.olinger@yahoo.fr
CONTACT DIFFUSION Aurore Barbez 01 73 54 19 08 (avant le festival) - 06 65 19 68 82 (après le festival)
a.barbez@atelier-theatre-actuel.com