APPLI

Un jour, cette pièce s’est imposée à moi comme une évidence. J’entendis il y a quelques années le Requiem de Mozart, lors d’un Festival. Le concert était précédé d’une conférence. Il y fut question de Constance Mozart, et de ce qu’elle dut faire, à la mort de son mari, pour ne pas se retrouver dans la misère. Cela me troubla. En effet, j’appris que Mozart n’acheva pas cette Messe si célèbre. C’est Franz-Xaver Süssmayr, assistant de Mozart, copiste, parfois souffre-douleur, mais aussi ami intime de Constance, qui l’acheva de sa main, et le signa du nom du Maître. Je décidai de réunir en une soirée imaginaire tout ce qui occupa Constance durant la semaine qui suivit la disparition de son mari. Grâce à Franz-Xaver, le Requiem vit le jour. Constance en perçut le salaire. Cela l’aida à survivre les premiers temps, elle et ses deux enfants. L’un de ses enfants devint aussi compositeur. Il s’appelait Franz-Xaver Mozart. Oui, il porta le même prénom que Franz-Xaver Süssmayr. Bien des choses liaient Constance et Franz-Xaver. La mort de Mozart transforma tout. Il reste de tout cela un Requiem d’une grande émotion, oeuvre particulière, aussi particulière que ces deux êtres. Sans aucun doute ont-ils décidé que le Requiem existerait et que cette Messe remplacerait ce qui entre eux n’aurait plus lieu. Certaines disparitions sont si fortes qu’elles déséquilibrent tout, modifi ent tout. Ce fut le cas entre ces deux jeunes gens. Leur l’existence nous parvient, au travers du temps, à chaque fois que le Requiem fait entendre leurs voix.