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LA PEUR

  • Une pièce de Stefan Zweig
  • Adaptation et mise en scène Elodie Menant
  • Avec Hélène Degy en alternance avec Elodie Menant, Aliocha Itovich et Ophélie Marsaud
  • Coproduction : La Cie Carinae, Atelier Théâtre Actuel et ZD Productions. Diffusion Atelier Théâtre Actuel et ZD Productions
  • Genre : Théâtre
  • Durée : 1h15
  • Date : Du 06 au 30 juillet 2016
  • Début : 19h45 - fin 21h00
  • Nom du théâtre : Roi René (Théâtre du)
  • Adresse du théâtre : 4 bis, rue Grivolas - Avignon

Stefan Zweig excelle dans la description des tourments intérieurs de ses héros. Sa nouvelle, « La Peur », en est le meilleur exemple. Construit comme un roman à suspense, la pièce se déroule au rythme haletant des angoisses d’Irène, jeune femme adultère traquée par l’étrange compagne de son amant. Manipulation? Hallucination? Comment échapper à cette tourmente sans fin? Son couple vacille jusqu'au dénouement, véritable coup de théâtre.

la piÈce décorTique la chuTe lenTe eT inconTournable d’un couple donT
la communicaTion échoue, aspiré par la spirale infernale eT angoissanTe du mensonge.
plongée dans les années 50, je me suis inspirée de l’univers d’hiTchcock eT ai élaboré
un décor mouvanT qui place le specTaTeur en posiTion de voyeur.
il me semblaiT primordial que la scénographie accompagne ce Tourbillon dérouTanT.
la direcTion d’acTeur esT, elle aussi, d’une grande précision.
ÉLODIE MENANT
NOTE D’INTENTION
L'ADAPTATION

La nouvelle de Stefan Zweig « La peur » m’offre le fil conducteur de cette pièce, une trame forte et simple, proche de beaucoup d’entre nous, sur un thème universel, le couple et la difficulté à ne pas devenir colocataire du quotidien. Le traitement de cette histoire est plus « complexe ».
Tout d’abord, tous les dialogues étaient à inventer mais également il me fallait approfondir les personnages, très peu développés dans la nouvelle, imaginer un passé à ce couple, les sujets de conflit, leurs passions respectives, etc.
Ensuite, je souhaitais traiter cette histoire de telle sorte que les pensées d’Irène se concrétisent sur le plateau. Ainsi, j’entrelace des scènes. On assiste à ce que vit Irène et à ce qu’elle pense au même instant. Elle discute avec Fritz tout en se remémorant une situation passée, comme la rencontre avec Elsa, l’étrangère. Deux scènes simultanées qui se déroulent dans un temps et un lieu différents. Ce procédé offre une vraie promiscuité avec le personnage, donne une dynamique forte et une intensité dramatique prononcée. Il met en exergue les complexités psychologiques des personnages, leurs failles. Aucune nécessité de décrire les sentiments des personnages par la parole. La mise en espace des pensées, des souvenirs, illustre le chamboulement intérieur du personnage. Plus la pièce évolue, plus Irène est enclavée par ses pensées-démons qui se multiplient. Elle semble devenir folle et nous entraine dans ce tourbillon de pensées flashbacks infernales. Le spectateur ne parvient plus à savoir quelle position prendre vis-à-vis d’Irène. Est-elle devenue folle, comme le suggère Fritz, toute cette histoire serait -elle inventée, se fait-elle vraiment suivre, ou bien est-elle dans la vérité et tout simplement dans une impasse ? Ce trouble est passionnant, car il place le spectateur dans une position active et non passive, il s’interroge tout le long de la pièce, emporté par cette intrigue presque policière. Un « thriller » à la Hitchcock.

LA MISE EN SCENE

Ce qui me passionne dans cette histoire, c’est de décortiquer et de mettre en exergue la chute lente et incontournable d’un couple dont la communication échoue. Ce n’est pas qu’ils ne se parlent plus, au contraire ! Mais leurs points de vue, leurs argumentations ne trouvent aucun point d’entente. Une communication parallèle sans raccordement. Et pourtant, tous deux luttent pour parler, pour se comprendre, pour rétablir un équilibre, en vain. C’est cela qui est passionnant et déroutant. Deux personnes qui constatent qu’elles se perdent et qui, malgré leurs efforts, malgré leur lucidité, ne peuvent parvenir à se retrouver. C’est comme constater l’iceberg face à soit mais être dans l’incapacité de l’éviter malgré toutes décisions. Le gouvernail de l’un est braqué à gauche, les voiles de l’autre sont impossible à déployer, aucune solution pour éviter la catastrophe, ne reste plus qu’à la vivre.
A cette perte terrible s’ajoutent la peur et l’obstination dans le mensonge. La peur de blesser son mari, qui a une confiance totale en sa femme, la peur de mettre en péril une vie installée et rassurante, la peur de briser un cocon familiale. Cette peur qui glace et qui empêche d’évoluer. Survient alors le mensonge comme unique secours à une situation qu’on ne parvient pas à affronter. Mais le piège du mensonge est que l’on s’embourbe dedans sans retour en arrière. Plus Irène ment, plus dire la vérité devient impossible. Et cette femme, Elsa, qui ressert l’étau. Elle pousse Irène au mensonge et l’enferme dans une peur paralysante, destructrice celle de révéler la vérité.
Ma mise en scène est donc dirigée de telle sorte que ces deux axes décrits ci-dessus soient mis en valeur. Le premier est d’abord suggéré, notamment en m’appuyant sur le film « Fenêtre sur cour » d’Hitchcock. Je souhaite placer le spectateur en position de voyeur. Qu’il soit interloqué par ce couple qui semble en froid et qu’on aperçoit à travers une vitre. Qu’il ait envie de le découvrir car il semble le miroir d’une relation amoureuse que chacun a pu connaitre. Impossible d’être insensible à cette situation. Elle nous rappelle forcément une relation vécue. Ainsi, je joue sur les 5 sens : des paroles qu’on entend ou non (en fonction de si la fenêtre est ouverte ou fermée, si la bouilloire ou le sèche-cheveux fonctionnent), des choses que l’on voit ou non en fonction du positionnement du comédien dans l’appartement, des odeurs...Le spectateur devine, grappille des informations, observe de près ce couple. Plus la pièce évolue, plus le spectateur se glisse dans leur intimité De plus en plus de choses sont montrées ou entendues ou senties.
Le deuxième axe, la peur, est travaillé par le biais d’Elsa, sa manière d’apparaitre dans les scènes où elle représente les pensées d’Irène. Elsa est l’allégorie de la peur.
L’ensemble est traité en m’inspirant d’Hitchcock, des années 50, tout en faisant une mise en scène assez contemporaine, des lumières très blanches, des éléments de décor stylisés et esthétiques.
En ce qui concerne la direction d’acteur, tout le jeu est ciselé de telle sorte que l’intériorité des personnages soit en opposition avec ce qu’ils montrent. Chaque personne ment, chaque personnage cache une situation et des sentiments, c’est une lutte acharnée pour chacun de dissimuler ces ressentis volcaniques. Ils jouent tous aux faux-semblants.
Elodie Menant
PRESSE
« Élodie Menant a saisi toute l’intelligence de ce texte, son adaptation est remarquable. » Franck Ferrand
« Stefan Zweig n’aurait pu imaginer une meilleure mise en scène de sa nouvelle ! Le choix d’Elodie Menant d’adapter ce texte d’une grande intensité dramatique dans une ambiance inspirée d’Hitchcock est terriblement audacieux, et fonctionne parfaitement. »
« Splendide adaptation. On est plus que conquis »
« Une vraie réussite saluée avec enthousiasme par un public conquis. »
« Un thriller haletant. Une leçon d’une acuité et d’une affolante précision sur la nature des émotions qui nous agitent et qui peuvent nous élever comme nous abaisser. »
Le dispositif scénique et le formidable trio de comédiens ont fait de cette histoire un thriller amoureux particulièrement palpitant et profondément humain
«Le choix de la mise en scène relève peut-être du génie : un univers à la Hitchcock ; l’interprétation des acteurs est prodigieuse.»
GALERIE
VIDEO
Remerciement(s) : Théâtre le Sel à Sèvres, Théâtre de la Gaité Montparnasse
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