LA FOSSETTE BLEUE
- Un spectacle de Raphaële Moussafir
- Mise en scène Catherine Schaub
- Avec Raphaële Moussafir, Alban Aumard et Bruno Gouery
- Production : ACME PRODUCTION
- Genre : Théâtre
- Durée : 1h15
- Date : Du 07 au 30 juillet 2016
- Début : 12h20 - fin 13h35
- Nom du théâtre : Béliers Avignon (Théâtre des)
- Adresse du théâtre : 53, rue du Portail Magnanen - Avignon
Clémence erre au coeur du plat de choucroute dans lequel elle pédale à l’envers. Constamment désolée, elle est également désolée d’être désolée. Si elle est incapable de réussir le moindre entretien d’embauche, c’est parce qu’elle est pendue à ses souvenirs et aux odeurs de son enfance comme un nourrisson au sein de sa mère. Difficile d’être « une grande fille efficace au présent », quand on songe perpétuellement à « la petite fille décalée qu’on a été ». Heureusement, aidée par Éric, son cousin à l’existence machinale (qui attend la retraite pour se réaliser), elle finit par décrocher un job dans une entreprise de recyclage. C’est à cette occasion qu’elle rencontre Julien, son patron, petit chef obtus qui se fout éperdument des états d’âme de Clémence qui, de son côté, méprise ce petit monsieur chez qui elle ne décèle pas la moindre trace d’affect.
Trois trajectoires opposées qui ont pourtant tout à apprendre les unes des autres...
cerTains se souviennenT de l’odeur de leur premier jour d’école ou de l’imprimé écossais de leur dessus de liT à la crÈche. d’auTres ne connaissenT pas l’âge de leurs parenTs eT sonT persuadés qu’en siXiÈme on a siX ans. eT si ces eXTra-TerresTres avaienT TouT à apprendre les uns des auTres ?
NOTE D’INTENTION
Quels goûts nous ont laissé nos Madeleines ? Que nous reste-t-il de nos souvenirs, nos émotions, nos sensations ? A quoi nous servent-ils ? Entre fantasme et réalité nos coeurs balancent, nos relations se poursuivent sur la vague écumante de notre vie. Ce qui me touche particulièrement dans l’univers de Raphaële Moussafir, c’est qu’elle fait théâtre de tout ce qui la traverse, la captive, l’oppresse, retient son attention : un souvenir, une rencontre, un goût, une lecture, un article. Dans le doux va-et-vient qu’elle organise entre fiction et réalité, entre le monde des morts et celui des vivants, je cherche à évoquer l’invisible contre l’apparent, le caché contre le montré. La fossette bleue est construite de manière hybride, métissée, il fallait trouver une scénographie qui permette un éclatement spatio-temporel de l’action tout en demeurant suffisamment légère et métaphorique pour trouver la fluidité et échapper aux syncopes, à-coups et changements de lieux. Sur scène, pas d’éléments réalistes mais des volumes de couleur nous rappellent les représentations fragmentaires de notre passé. Ils se transforment au gré des associations d’idées de Clémence : le bureau devient métro, le placard s’ouvre sur un souvenir d’enfance, le cercueil devient frigidaire, chaque porte nous propulse dans un univers nouveau.
Catherine Schaub
